Léo FERRÉ

LÉO FERRÉ, POETA, MÚSICO DE LOS TIEMPOS DE BORRASCA. AQUÍ RETRATADO POR JODÉ CORREA

SUELO ESCUCHARLO CUANDO ESTOY BAJO LA NUBE ET BASTA ! POR EJEMPLO.ME LEVANTA LA MORAL O PREFACE SOBRE LA POESÍA CONTEMPORANEA, QUE NO TIENE DESPERDICIO: LA POESÍA ES UN CLAMOR

La poésie contemporaine ne chante plus, elle rampe
Elle a cependant le privilège de la distinction
Elle ne fréquente pas les mots mal famés, elle les ignore
On ne prend les mots qu’avec des gants
À menstruel, on préfère périodique
Et l’on va répétant qu’il est des termes médicaux
Qui ne doivent pas sortir des laboratoires et du codex

Le snobisme scolaire qui consiste, en poésie
À n’employer que certains mots déterminés
À la priver de certains autres
Qu’ils soient techniques, médicaux, populaires ou argotiques
Me fait penser au prestige du rince-doigts et du baise-main
Ce n’est pas le rince-doigts qui fait les mains propres
Ni le baise-main qui fait la tendresse
Ce n’est pas le mot qui fait la poésie
Mais la poésie qui illustre le mot

Les écrivains qui ont recours à leurs doigts
Pour savoir s’ils ont leur compte de pieds
Ne sont pas des poètes, ce sont des dactylographes
Le poète d’aujourd’hui doit être d’une caste
D’un parti ou du Tout-Paris
Le poète qui ne se soumet pas est un homme mutilé

La poésie est une clameur
Elle doit être entendue comme la musique
Toute poésie destinée à n’être que lue
Et enfermée dans sa typographie n’est pas finie

léo ferre

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